La phrase est restée. Une république irréprochable. Le truc qu’on lance généralement dans les meetings, ceux de fin de campagne où on sent d’un côté le besoin de se la faire “j’ai la carrure de la fonction” et de l’autre le sentiment qu’on aurait un peu besoin de le croire. Le machin qu’on est ensuite fier de ressortir, sous le feu des applaudissements nourris de son troupeau. Hors - maintenant que nous connaissons bien le personnage, cela ne nous surprend pas - ce n’est même pas dans ces conditions que notre désormais NanoPrésident nous l’a livré. C’est pire. C’était cogité mûrement puisqu’inclus dans l’un de ses spots de campagne. Allez, souvenir :
Trois ans après, pour celles et ceux qui n’avaient compris ce qu’était, pour notre NanoPrésident, une “république irréprochable”, nous le savons enfin. Non par les mots, non par les phrases ; mais dans l’exemple et la réalité.
Ainsi, nous avons pu apprécier, Jolies Lectrices et Fiers Lecteur, l’irréprochabilité d’une politique où Christian Blanc s’est rendu compte qu’un avion privé, loué pour 116 500,00 euros, ça le faisait pas des masses ; où Alain Joyandet sait aujourd’hui que ses cigares font parti de ses frais personnels, et ne doivent pas être fléchés sur le même tableur que les frais de carburant ; où Eric Woreth a appris que lorsqu’on est ministre, on n’échange pas une légion d’honneur contre un boulot pour sa moitié, et qu’on évite de la ramener sur le temps de travail et la retraite des français quand on évite de s’assurer que la principale fortune de France n’échappera pas à un contrôle fiscal.
Déjà, c’était quand même du lourd, ça. En parlant de république irréprochable. C’était sans compter sur notre ministre de l’intérieur - le feu ministre réintégré au staff de la direction UMPiste - qui fut filmé s'esclaffant sur le fait que lorsqu’il y a un Arabe, tout va bien et que c’est quand il y en as beaucoup que ça ne va plus. C’est clair qu’à ce moment là, la république irréprochable en pris un sacré coup.
Puis vint le bonus - vous ne trouvez pas que ça s’active vachement depuis un moment ? -, constitué d’une avalanche de bêtises à répétition ; notre - feu, encore... - ministre des affaires étrangères qui, non contente de passer ses vacances en pleine révolution Tunisienne - groupa les conneries ; elle propose dans le même temps un coup de main à la police locale ; elle accompagne ses parents pour la signature d’un contrat et, se retrouvant le nez dedans, nous sort le grand air de la vierge effarouchée par tant de malchances...
Le Canard ne sait pas si “quand il y a des grèves, ça ne se voit plus”, mais, au moins ; quand il y a de la connerie et de l’incompétence dans l’air, ben ça se voit toujours... Merci, une fois encore, internet...
Alors voilà ; on pourrait se dire que c’est fini ; que le NanoPrésident a pigé le machin ; mais non... Gérard Longuet arrive... lui qui a en effet eu par le passé de nombreux ennuis judiciaires, dont certains l'ont poussé à démissionner de son poste de ministre de l'Industrie en octobre 1994. Il a été mis en examen à plusieurs reprises dans le cadre du financement de sa villa de Saint-Tropez (Var), de celui du Parti républicain et des marchés publics des lycées d'Ile-de-France. Autant de charges qui ont été levées en 2010, mais qui ont contraint l'Élysée à s'assurer qu'il ne traînait pas d'autres casseroles qui pourraient entacher le nouveau gouvernement.
Attendons donc un peu pour voir, tiens...