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Le Kiosque aux Canards
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“Il y a trop de gens qui abusent de l’assistanat” ; ben non et on le prouve par les chiffres

“Il y a trop de gens qui abusent de l’assistanat” ; ben non et on le prouve par les chiffres

 

 

 

 

 

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L’assistanat et les méchants pauvres qui en abusent ; un mensonge à la française

 Ça commence à être bien casse couilles d’entendre, déclamé ça et là par des gens qui ne savent pas de quoi ça cause dans la réalité, le fait que notre pays croulerait sous les aides en tout genre et assumerait la fainéantise d’un tas de RSA socle, RSA activité, CMU, aide au logement, ... -.

 

 

D’ailleurs, remarquons de suite que l’aide à l’éducation n’est jamais remise en cause ; tu m’étonnes ; tout le monde la touche, même les détracteurs des autres aides -. Alors on nous parle des fameux serpents de mer de la discipline ; les bénéficiaires qui roulent en bagnole de luxe, comme si nos routes étaient parsemées de jeunes bronzés - par ce qu’en plus, les bénéficiaires de ces aides, pour ces gens là, sont principalement jeunes et bronzés - qui friment aux volants de belles allemandes ou de jolies italiennes.

 

 

Et, le pire du pire, c’est qu’il existe des gens qui croient réellement qu’un étranger à plus de droits, en France, qu’un français et que notre république se meurt financièrement de déficits liés à ces aides, dont une grande partie, selon eux, est délivrée à des faux chômeurs. Or, dans la réalité, tout étranger - comme dans la majorité des pays occidentaux - bénéficie, à la seule condition qu’il travaille de manière déclarée - et donc qu’il paye charges et impôts - des mêmes droits que les nationaux (assurance maladie, indemnisation des accidents du travail, congés de maternité pour les femmes) ; ni plus, ni moins.

 

 

La fraude aux prestations sociales en France n’est pas celles des particuliers

 

 

Ainsi, si les réacs et autres nous rabâchent régulièrement les oreilles de la fraude aux prestations sociales, celle-ci est bien moins importante que les indus non intentionnels, relevant d’une erreur de l’administration. Par exemple, sur les indus versés par la Cnaf en 2009, 30 % seulement relevait de fraudes ; les 70 % restant sont des erreurs de l'administration elle-même. Selon la Cour des comptes (2010), la fraude aux prestations pour le régime général de Sécurité Sociale représenterait entre 2 et 3 milliards d’euros (elle serait de plus de 5 milliards d’euros en Grande Bretagne). 

 

La fraude sur les prélèvements sociaux s'élèverait, quant à elle, à 16 milliards d’euros et serait principalement imputable aux employeurs. Alors quoi ? Et bien tout simplement, que si on prend les montants liés à la fraude des particuliers et que l’on met en face les montants liés aux personnes qui pourraient demander ces aides et ne le font pas ; on est bien loin du compte.

 

 

La réalité de l’aide sociale en France : de nombreux français n’en demandent pas

 

 

on parle beaucoup moins du grand nombre de personnes qui ne reçoit pas les prestations auxquelles elles peuvent prétendre. Le taux de non recours au « RSA socle » s’élève en France à 35 % et à 68 % pour le « RSA activité » (destiné aux personnes qui ont repris une activité partielle). 

 

On estime le manque à gagner pour les bénéficiaires à 432 millions d’euros en décembre 2010. En 2009, la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts) évaluait à 29 % le taux de non-recours à la Couverture maladie universelle complémentaire (Cmu-C) des bénéficiaires du Rsa. Concernant le Droit au logement opposable, alors que les préfectures et le ministère du Logement estimaient à 648 568 le nombre de recours potentiels, seuls 206 008 recours avaient été déposés au 31 décembre 2010 (pour 68 368 réponses favorables).

 

 

Pour le Centre d’analyse stratégique, si les motivations des fraudes semblent évidentes, celles qui produisent du non recours apparaissent plus obscures. De fait, il est probablement lié à des comportements individuels (non connaissance, refus de demande), à la responsabilité de l’administration (mauvaise information, trop grande complexité dans l’accès aux droits) ou à la conception même des prestations (prestations trop complexes ou mal définies par rapport aux besoins).

 

 

Alors ? La France est-elle pourrie par les fraudes des “pauvres”, des “étrangers” ?

 

 

On résume : fraudes des particuliers : 2 à 3 milliards d’euros, des patrons d’entreprises : 16 milliards d’euros, erreurs de l’administration : 1,2 à 1,3 milliards d’euros et personnes ne demandant pas d’aides sociales alors qu’elles y ont droit :5,7 milliards d’euros.

 

Pour les particuliers, les fraudes les plus importantes concernent les indemnités journalières (IJ) pour arrêts maladie. Le montant détecté a été en 2010 de 5,4 millions d'euros. Il s'agit d'assurés sociaux qui ont continué à percevoir des IJ alors qu'ils avaient repris le travail.

 

 

La France est-elle pourrie par les fraudes des “pauvres”, des “étrangers” ? Non ; les plus fraudeurs de notre systèmes sont les chefs d’entreprises et les personnes qui bossent et qui posent des IJ pour arrêts maladie. Alors, si vous croisez un petit jeune dans une jolie voiture, ne vous demandez pas si c’est un RSA qui fraude, mais plutôt si c’est un chef d’entreprise qui plombe le budget des autres, ou bien d’un jeune cadre qui a posé des IJ pour prolonger ses vacances. Et, s’il est “bronzé” ; c’est sans doute qu’il revient de Saint Barth’...

 

 

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