Le seigneur des nabots.

C’est à se demander si une malédiction venue d’ailleurs, et de loin, n’est pas tombée sur notre douce France en 2007. Ou bien, si une fissure temporelle, entre deux monde, n’a pas apparu soudainement, faisant entrer d’étranges hobbits, de la “terre du milieu”,  dans notre république. Le seigneur de ces Hobbits est à l’aune des siens : petit, quelques fois hargneux, sans grande envergure, bourré de bonnes intentions qu’il ne prolonge jamais jusqu’au bout, et préférant s’occuper des soucis d’autres contrées plutôt que de gérer celle que son bon peuple a mis entre ses mains.

Si, l’un des siens décide, un jour, de poser sur parchemin la quête de son quinquennat, il devra écrire quelques chapitres sur tout les réformes qui sont lettres mortes, ou en cours de réalisation, ou qui sont, tout simplement, tombées à l’eau.

Ainsi, Au 15 avril 2011, 66,94% des mesures sont engagées - « réalisées », « altérées » et « en cours ».-, mais, dans le même temps, sur 1219 mesures abordées, 723 - soit 60,05% - sont cohérentes avec la promesse ou l’annonce qui l’avait précédé. Le total des mesures « ratées » s'élève à 39,95%, avec 8,45% de mesures « altérées », 27,23% de mesures « en retard », 0,25% de mesures « reportées » et 4,02% de mesures « abandonnées ».

absence de priorités claires, manque de résultats tangibles et concrets sur les dossiers clefs, nombreux retards ou ratages dans la mise en œuvre des réformes. A un an de l'échéance présidentielle, le nombre des réformes en retard devient préoccupant : près de deux cinquième de l'ensemble des mesures - 1219 au total - est donc inabouti, incomplètement voté, en retard ou simplement abandonné. Le résultats tangibles et concrets ressenti par un grand nombre de Français tient tout entier dans ce chiffre.

On a beaucoup commenté l'échec du « Plan Espoir Banlieues » et tous les observateurs enregistraient son naufrage. Mais à y regarder de plus près, ce sont l'ensemble des sujets de société, ceux qui permettent la respiration de la société civile, qui sont en échec. Handicap, engagement des jeunes, vie associative, rien de majeur n'a été entrepris et les retards accumulés sont considérables.

Dans les domaines de société : il y a une proportion très basse de mesures pleinement « réalisées » par rapport au nombre total des annonces. Dans une société déjà crispée, on s'interroge sur l'opportunité d'ouvrir un nouveau front sur la laïcité, comme vient de le faire Claude Guéant, et sur le serment d'allégeance aux armes ; petits arbres qui cachent une forêt de  ratés.  L'ambition de Nicolas Sarkozy de faire de la France une « société apaisée » paraît loin et, surtout, peu réalisable en une année restante.

Il semble que le seigneur des nabots ait une conception de son électorat si peu fiable que les annonces du type de celle d’aujourd’hui foisonnent à satiété dans cette année de campagne ; on va s’en bouffer du “national”, du “Français” et bien d’autres arguties qui ne feront pas oublier, à celles et ceux qui cogitent avec leurs neurones et pas avec leurs égoïsme, que l’UMP a raté son dernier quinquennat.