L’article 4 de la loi sur le mariage pour tous a enfin été adoptée cette nuit, au commencement du dixième jour de débat parlementaire, par 121 voix “pour” et 42 “contre”. Comme l’expliquait le gouvernement depuis le début et à l’inverse de ce que promettaient les “anti”, la loi prévoit que les termes de “père” et de “mère” doivent être compris comme celui de “parents” dans le code civil pour les couples homosexuels.
Sur les 5 000 amendements déposés par l’opposition, il en restait environ 1 600 vers 23 heures hier. Les députés UMPistes ont donc présenté leur tas d’amendements, quasiment tous identiques, qui reprenait l’idée de l’altérité sexuelle et de filiation biologique.
Après avoir marqué leur territoire rétrograde , dans l’après-midi, sur la disparition de «belle-mère» et «beau-père» dans le code civil au profit du terme «beaux parents», les députés UMPistes ont passé une bonne heure à disserter sur l’expression «jouir en bon père de famille». «On a supprimé les mots "père" et "mère" mais pas "bon père de famille", cela commence à ressembler à une loufoquerie», a dit Guillaume Larrivé (UMP).
«Comment allez-vous dire à un couple d’homosexuelles qu’elles devront gérer leurs biens en "bon père de famille"», s’est exclamé Patrick Ollier (UMP). Jacques Myard (UMP) a estimé qu'«en tripotant le code civil comme vous le faites, vous êtes tombés dans le ridicule de Labiche (....) il faut savoir suspendre ce genre d'âneries!»
Sauf que, comme l’a indiqué le rapporteur socialiste du texte, Erwann Binet «Eh oui, des femmes seules doivent gérer leurs biens en "bon père de famille !" : c’est une notion qui a toujours évolué avec notre droit».
Comme à son habitude, la droite privilégie les postures à la réalité de la vie du pays qu’elle aimerait gérer.