Michèle Alliot-Marie ça sent le sapin.

On apprend, dans la webosphère, que notre ministre des Affaires Tunisiennes serait sur la sellette. On écrit même que le maire de Bordeaux serait présélectionné pour choper la place de l’épouse du spécialiste de la Libye. Ce dernier, toujours prompt à une phrase qui veut dire ce qu’elle veut dire une fois qu’on l’a mise dans le bon ordre, s’exprimait hier à propos des maladresses de MAM qu'il appartenait "aux autorités compétentes de l'Etat d'en tirer les conséquences si elles le souhaitent".

Déjà, dans la semaine ; de nombreux députés Majoritaires Expérimentaux UMPistes se lâchaient dans les médias pour demander au NanoPrésident de virer l’impudente tandis que le gouvernement avançait à pas de matou en déclarant que "Michèle Alliot-Marie est au travail, ce matin elle s'envole pour le Koweit" ; plus simple et plus sobre, c’est difficile.

Si "aucune action illégale" ne peut être reprochée à la ministre, comme elle l'a rappelé encore vendredi, sa crédibilité au Quai d'Orsay qu'elle dirige depuis la mi-novembre, apparaît sérieusement érodée. Le premier voyage ministériel dans la Tunisie de l'après Ben Ali s'est fait sans elle, avec les ministres de l'Economie et des Affaires européennes.

Pas simple pour notre élue du Sud Ouest qui, encore aujourd’hui, subit les contre-coups de son amitié avec un proche du pouvoir de Ben Ali et les investissements immobilier de ses parents. Mais elle est aussi atteinte par des attaques contre son compagnon, Patrick Ollier, avec qui elle forme un couple à la ville comme au gouvernement. Ministre des Relations avec le Parlement, ce dernier, impliqué dans les vacances tunisiennes maladroites de Michèle Alliot-Marie, est aussi dans l'oeil du cyclone pour des relations proches avec le dirigeant libyen, développées au sein de groupes d'amitiés parlementaires.

D’autant que l’on apprend aujourd’hui que l’ami du couple Ollier/Alliot-Marie, Aziz Miled, est au cœur d'une nouvelle polémique. Sa compagnie est accusée d'avoir transporté des mercenaires à la solde de Kadhafi.

Ainsi, non content d’avoir une politique claire en politique étrangère, les faux-pas - au minimum - de la ministre se doublent d’une réaction de diplomates dans la presse, qui semblent en avoir ras le bol de l’amateurisme et de l’impulsivité du NanoPrésident, qui conduit notre pays dans une visibilité mondiale à portion congrue. Ne nous étonnons pas alors de voir que les mirifiques contrats  que notre pays devaient signer ça et là deviennent les uns après les autres, de la pub sans lendemain.

A force de s’agiter, de bouger dans tous les sens, de mettre en place une politique “de l’instant”, de n’avoir aucune vision à long terme ; la France, de part son gouvernement, perd toute crédibilité dans le monde, au moment où notre pays préside le G20.