Dernier sondage, dernier débat, dernière ligne droite : les primaires ps et citoyennes se terminent.

Bon, déjà, malgré ce que l’on craignait tous ; ça s’est super bien passé. Pas de baston, pas de coups de boule, par d’ura mawashi tobi geri dans la tronche, quelques rares tacles, issus, généralement, de la madone du Poitou qui, se voyant baisser dans les sondages tentait, vainement, de remonter ; bref, que du bonheur pour ces primaires, se terminant avec les félicitations de Fillon ; c’est pour dire...

Et puis, des visions différentes. Non pas une cacophonie, non ; des engagements, des propositions, des envies différentes car non seulement portées par des individus ayant une vie politique et un cheminement personnel, mais aussi parce que la complexité des problèmes que les citoyens rencontrent est telle, que la base Rad’Soc se doit d’être complétée pour agir parfaitement. Et ben ça ; on l’a bien vu, n’en déplaise aux poulpes de droite, qui agitent leurs petits bras en criant “pas de programme” et en se bouchant, avec les tentacules arrières, leurs oreilles pour ne pas entendre le peuple, dans les rues.

Sur ce dernier débat, François Hollande, fort de son avance, s’est projeté dans la présidentielle et non plus dans un débat de primaires. Mais attention, les enquêtes, dans ce cadre, restent volatiles ; si, depuis le printemps, elles donnent toutes Hollande vainqueur, les sondeurs reconnaissent « une marge d’erreur importante » (estimée par l’Ifop entre 2,2 % et 5 %). Ces derniers « se heurtent à l’inconnue de primaires qui n’ont pas de modèle et à la faiblesse des échantillons de personnes interrogées », décrypte François Lamy, directeur de campagne d’Aubry. « Ce ne sont plus des sondages, mais des pronostics », assène Cambadélis.

On peut déjà annoncer, sans grande chance de se planter, que les deux gagnants sont Baylet et Valls ; le premier pour avoir réussi à relancer l’idée Radicale dans le pays et surtout avoir mis en avant les propositions humanistes et fédéralistes de ce plus vieux parti de France. Valls, car il a montré un nouveau positionnement possible de la gauche socialiste,  en ayant des bases électorales sûres pour attester de sa réalité. 

Et pourtant, Hollande voit loin. Bien plus loin que l’échéance de ce dimanche : il est le seul des six candidats à avoir déjà rempli son agenda jusqu’au soir du deuxième tour, le 16 octobre. « Nous sommes clairement tournés vers cette perspective, reconnaît le député Bruno Le Roux. Nous voulons la victoire la plus nette possible parce qu’elle aura un effet mobilisateur. » Soucieux de fédérer la famille socialiste à l’issue des primaires, l’ancien premier secrétaire du PS veille à ne pas répondre aux attaques de ceux et celles dont il est la cible. Aubry et Royal, qui concentrent leurs tirs sur le « chouchou » des sondages, observent la même stratégie vis-à-vis de leurs autres concurrents. Car, in fine, il faudra bien rassembler.

Ainsi, Selon une enquête BVA pour BFMTV, BFM Business et Challenge.fr, François Hollande est, pour 60% des Français, plus crédible que la maire de Lille (22%) pour relancer la croissance économique. L'ancien premier secrétaire PS est également devant Martine Aubry en matière de dette (59% contre 23%), d'impôts (55% contre 27%), de pouvoir d'achat (50% contre 32%) et de lutte contre le chômage (48% contre 34%). La maire de Lille ne devance François Hollande qu'en matière de lutte contre la précarité, obtenant la préférence de 45% des sondés contre 37% pour le député de Corrèze. 

En revanche, les deux anciens premiers secrétaires dépassent tous les deux Nicolas Sarkozy pour faire face à une crise financière « de l'ampleur de celle de 2008 ». François Hollande recueille la préférence de 54% des personnes interrogées contre 39% pour Nicolas Sarkozy. Martine Aubry, pour sa part, est préférée à Nicolas Sarkozy par 50% des sondés – 42% choisissant plutôt l'actuel chef de l'État.