Voilà le nouveau serpent de mer de l’entre deux tours ; le double débat. On sait pas trop pourquoi ; c’est sorti des cerveaux surchauffés par les mauvais sondages des spin doctors proches du NanoCandidat Sarkozy. Peu importe qu’i n’y ait eu aucun double débat depuis les débuts de la Vème république, peu importe que chaque candidat puisse exprimer son programme de toutes les manières possibles depuis des mois ; nan ; un double débat ; c’est mieux.
Par contre, et c’est d’une logique étrange ; le NanoCandidat Sarkozy refuse un débat à dix. Et il l’argumente exactement de la même manière que François Hollande lorsque ce dernier refuse le double débat de l‘entre deux tours : "Il en a toujours été ainsi depuis le début de la Ve République. Jamais les candidats du premier tour n'ont eu à débattre les uns contre les autres". Nous prendrait-il pour des cons ?
Alors, jolies lectrices et fiers lecteurs, on était en droit d’attendre une réponse UMPiste, au refus d’Hollande d’un double débat, relativement en phase avec celle de leur refus au débat à dix. Ben non ; pour eux "Francois Hollande aurait-il quelque chose à cacher à nos concitoyens? Aurait-il peur de ces moments de vérité? Considérerait que les Français ne valent pas deux débats? Le parti socialiste serait-il gêné de devoir enfin répondre à chacune des interrogations et préoccupations de nos concitoyens?", écrit ainsi la porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet dans un communiqué.
Exercice de style ; vous remplacez “François Hollande” par “Nicolas Sarkozy” et “deux débats” par “un débat à dix” et vous pouvez balancer le même communiqué, en direction des UMPistes. Définitivement, ils nous prennent pour des cons.
"Moi, ma position, c'est d'abord qu'il y ait un premier tour. Je ne préjuge de rien. Pour le reste, il y a une coutume qui a été prise pour ce débat de second tour, je n'ai rien d'autre à dire". Au moins c’est clair. Ce qui est plutôt cocasse, c’est que Sarkozy essaye de copier, une fois encore, les postures de campagne de ces prédécesseurs ; ainsi Giscard, en 1981, avait lui aussi proposer à Mitterrrand un “double débat” en pensant que ce dernier était plutôt faiblard devant les caméras et face à lui. On eu alors le résultat que l’on sait : il n’y en eu qu’un et Mitterrand écrasa Giscard dans le débat.
Laissons la conclusion aux spins docteurs Hollandiens : "Sarkozy, c'est le côté 'Retenez-moi ou je fais un malheur'. Il est comme le boxeur, qui crache sur son adversaire à la pesée...avant d'être mis KO."