Nouveaux sondages ; les “pauvres Français” se complaisent dans leurs fantasmes.

Les sondages se suivent et se ressemblent. Et, même si on peut se retourner les balloches d’y voir une grosse blonde monter plus que de raison, on doit reconnaître que c’est la conséquence de ce que nous rabâchons à longueur de billet d’humeur : à force de sortir des conneries, à force de copier les thèmes du FN, à force d’ostraciser afin de séduire les beaufs qui pensent que l’immigré piquent les allocs et arrive en masse alors que CE SONT DES CONNERIES ! Pour info : 100 000 arrivants par an en France pour 65 447 374 habitants contre 500 000 au Canada pour 34 019 000 ; ça calme, non ? Mais peut être, plus simplement, que les Canadiens se retirent le doigt du fion un peu plus rapidement que nous ?

Alors, nos pauvres Français sont de "mauvaise humeur" contre le chef de l’Etat - ce qui est la moindre des choses vu la longue liste des promesses non tenues et des retours en arrières, nos pauvres Français semblent être aussi relativement attirés par les thèses de l’héritière, sans doute facilement influencés par les sorties de Zemmour et une certaine député qu’on ferait bien d'exiler sur un bateau, la communication récurrente en direction d’une insécurité qui reste un sentiment plutôt qu’une réalité, puisque jamais notre pays n’a été aussi sûr et un forte tendance à oublier que s’il y a eu des choix malheureux ces quinze dernières années, ben ce sont ces mêmes pauvres Français qui ont élus ces dirigeants UMPistes.

Bon tous les politologues s'accordent à penser qu'un sondage à 14 mois est "surréaliste", puisque, comme le souligne Philippe Braud, "on ne (sait) quelle sera l'offre politique", tous relèvent une "vraie hausse" de la présidente du Front national dans les différentes enquêtes.

"Les sondés disent leur humeur ou plutôt leur mauvaise humeur, mais on peut penser qu'ils adopteront un comportement plus responsable et choisiront (au moment du scrutin) quelqu'un d'autre que Marine Le Pen", souligne M. Braud.

Pour Jean-Yves Camus, il "faut replacer ce sondage dans le contexte, c'est-à-dire au moment où le président s'est adressé aux Français en remettant au centre de sa politique des thèmes du Front national, comme l'immigration". "Cela prouve une fois de plus que la stratégie choisie par l'UMP risque de nuire au candidat de l'UMP".

"En mettant en avant les thèmes que le FN traite depuis plus longtemps, M. Sarkozy donne aux Français l'occasion de dire qu'ils préfèrent l'original à la copie", ajoute-il.

Pour Philippe Braud, le sondage Harris Interactive "renforce la probabilité d'une éventuelle rébellion des caciques de l'UMP contre une nouvelle candidature de Nicolas Sarkozy". "Si ce sondage était confirmé par plusieurs autres, dit-il, il y a une probabilité que le chef de l'Etat soit acculé à se retirer".

Dans la soirée d’hier, l'institut a annoncé une nouvelle enquête, pour mardi, en testant cette fois, les hypothèses de candidatures PS de Dominique Strauss-Kahn et de François Hollande. A en croire les politologues, DSK arriverait en tête et M. Sarkozy pourrait être éliminé.

M. Braud considère que "n'importe quel candidat peut gagner contre Nicolas Sarkozy", car "à 14 mois" de l'échéance "il est trop tard pour qu'il remonte la pente". Pour lui, c'est clair, Nicolas Sarkozy est menacé d'élimination.

Le président est à son plus bas niveau depuis 2007, dans plusieurs enquêtes.

Gaël Sliman (BVA) fait une analyse moins radicale: "Nicolas Sarkozy a entamé son socle électoral et avec une très forte progression de Marine Le Pen, pour l'UMP et le PS, c'est une zone dangereuse". "Il y a une incertitude sur l'ordre d'arrivée au 1er tour", renchérit Frédéric Dabi (Ifop).

"Le décrochage dans le sondage est le décrochage des deux principaux candidats (M. Sarkozy et Mme Aubry), l'écart est impossible à prévoir", estime M. Camus, pour qui "c'est l'expression d'un malaise profond de l'électorat face aux deux principales formations politiques", après "le remaniement causé par un certain nombre d'affaires".

Pour lui, le fait de ne pas avoir tester DSK, candidat non déclaré mais préféré dans les enquêtes d'opinion pour représenter le PS en 2012, "sous-évalue sans doute le score de la gauche".

"Mais", dit-il, "cela ne résout pas le problème de savoir qui arrivera au second tour entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen".

"Une partie de l'électorat de droite qui refusait de voter pour le FN, considérant que Jean-Marie Le Pen allait trop loin, n'a plus les mêmes scrupules et estime que sa fille Marine est différente", fait valoir M. Camus.

Frédéric Dabi pense que "DSK, c'est une assurance tout risque" pour la gauche d'être qualifiée au second tour.

Stéphane Rozès (Cap) note "une dynamique d'un nouveau 21 avril" au regard de la progression de Mme Le Pen qui, il y a peu était "entre 18 et 20%".

Résultat global ; le NanoPrésident casse les quenouilles de tout le monde et dégagera quoi qu’il arrive. La blonde héritière, en utilisant les mêmes techniques que la Ligue du Nord italienne - héritière de l’ancien MSI, parti dont s’était inspiré le FN pour concevoir son logo -, c’est à dire d’arriver masquée et de ne pas hésiter à utiliser le mensonge pour ratisser large, arrive à gonfler ses résultats. Dans tous les cas, il est évident qu’elle ne passera pas, mais... N’aurons nous pas un jour quelques alliances locales ? N’aurons nous pas un jour une dédiabolisation de certains thèmes - ce que préconise Zemmour ?

Heureusement, les thèses développées par les extrémistes, de n’importe quel bord, peuvent être assez facilement retournées ; il suffit de les mettre face aux mensonges et aux différentes omissions avec lesquels ils jouent ; dernier exemple en date, le face à face entre la député aux bateaux Chantal Brunel et Najat Belkacem, adjointe au maire de Lyon et Secrétaire Nationale en charge des questions de société au PS. Mais regardez plutôt la vidéo :