Sarkosy devient il inaudible ? A peine vingt secondes dans les journaux télé pour son plan emploi des jeunes et des seniors.

Et ben vous savez quoi, Jolies Lectrices et Fiers Lecteurs ? ça a troué le cul du Canard ce truc. Alors qu’un président de la république annonce qu’il lance un nouveau plan emploi des nains et des vieux, on pouvait s’attendre aux reportages habituels d’introduction du sujet ; genre un nain faisant la queue à Pôle Emploi, un vieux se précipitant à un entretien d’embauche avec son déambulateur, puis, le sujet en lui même, avec un gros plan sur le NanoPrésident qui expliquerait sa nouvelle trouvaille pour finir par des plans larges de l’entreprise qu’il visitait.

Ben non. Que dalle, rien, pas l’ombre d’un reportage. Juste l’annonce, rien que l’annonce par le présentateur du journal télé. Et puis vite fait quoi, comme si la fin du nouveau plan était déjà une évidence ; la corbeille à papier des plans foireux. Où il ira rejoindre le plan pour l’emploi de 2007, les “allocations pour le premier enfant”, “plan Banlieues Espoirs” doté soi-disant d’un milliard d’euros, allez chercher “avec les dents” un point de croissance du PIB, “la maîtrise de nos finances publiques est impérative” certes, mais ce fut “dans tes rêves”... 

Puis, n’oublions pas les promesses, celles qui trouent vraiment le cul, du genre celle de janvier 2007 “je pense qu’il n’y a pas matière à beaucoup d’économies dans la santé” ; résultat : huit mois après nouvelles franchises médicales pour économiser quelques 650 millions d’euros sur notre dos. On va passer vite sur la “république irréprochable”, Le Kiosque aux Canards en a suffisamment écrit sur le sujet. 

Passons aussi vite fait sur les coups de bâton à la police de proximité, que nos défunte Alliot-Marie remplaçait dès 2008 par les “Unités Territoriales de quartier”. Gardons en mémoire l’un des engagements les plus ubuesque du NanoPrésident qui, le 18 décembre 2006, promettait de supprimer tous les sans-abris en deux ans. Aujourd’hui, près de 300 sans-abris décèdent chaque année dans les rues.

Travailler le dimanche fut aussi source de bien des discussions et de prises de positions fermes et tranchées de la part des UMPistes Majoritaires Expérimentaux. Qu’en est-il en 2011 ? Et bien la loi se limite à la légalisation des ouvertures qui étaient accordées en 2008.

Ah ! Le “travailler plus pour gagner plus” votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Qu’est-ce que c’est ? Mesure phare du «travailler plus pour gagner plus», l’exonération fiscale et sociale sur les heures supplémentaires, essentiellement centrée, pour une fois, sur les salariés, et non sur les employeurs, a représenté plus de 3 milliards en 2008. L’objectif du gouvernement, à l’époque, n’était autre que de faire travailler davantage les salariés afin d’augmenter leur pouvoir d’achat.

Est-ce que ça marche ? D’après les calculs, les 18 millions de salariés du secteur privé se seraient partagés, en 2008, 3 milliards d’euros d’exonérations, soit 166 euros par an, ou encore 13,80 euros par mois. Pas vraiment de quoi faire exploser le pouvoir d’achat. 

Impossible d’ailleurs de savoir quelle a été l’augmentation réelle du nombre d’heures sup depuis l’application de la loi au 1er octobre 2007, les statistiques antérieures étant incomplètes. Seule certitude : si les heures sup ont augmenté en 2008, elles ont baissé dans des proportions plus importantes en 2009. Par ailleurs, subventionner les heures supplémentaires en période de chômage est une hérésie qui n’a, semble-t-il, échappé qu’au gouvernement.

En fait, en relisant tout cela pour se le remémorer, la réponse à la première question semble évidente ; oui, Sarkosy devient inaudible par le nombre de promesses non tenues, par la quantité de plans, d’études, de lois qui ne servent à rien - dans le meilleur des cas - ou qui nous foutent encore plus dans la panade - dans le pire..; -. 

Vingt secondes sur France 2 pour annoncer ce nouveau plan, c’était vraiment le maximum qu’on pouvait lui accorder.

“Il croit devoir échauder, avant de s'en servir, la théière de porcelaine... ne lui a-t-on pas enseigné en effet que l'eau bouillante risque de faire éclater les verres ?” - André Gide -