Un reportage sur les primaires, bientôt sur Canal +

Les primaires, non d’un gnou, sont déjà une belle réussite. On cause, on s’engueule, on discute, on balance modérément des petites phrases, bref ; ça bouge et ça frétille dans les chaumière de gôche et ça s’envoie ses petites infos sur les réseaux sociaux. On n’entend plus les mots d’ordres ridicules de la campagne électorales de 2007 et on cause du, ou plutôt “des”, fonds.

Rien que pour cela, Le Canard remercie le Rad’Soc Baylet qui en eut l’idée le premier, avant 2007.

le réalisateur Benoît Bringer et le scénariste Pierre Tourdes ont donc eut le nez fin, dès septembre 2010, en proposant de mettre en place un suivi des primaires, même si et surtout si, à l’époque, tout le monde pensait que c’était déjà largement plié, vu les records de montée dans les sondages de DSK, qui s’y fit descendre ensuite, pour un autre “montée”, mais pas du même genre...

Canal + a sauté - désolé... - sur l’occasion et à pris une option sur le bidule. Il ne restait plus aux créateurs du reportage que d’aller convaincre les participants. Pas simple, à cette période, toujours à cause des sondages. Le premier à répondre positivement, ce fut François Hollande, rejoint ensuite - tu penses... - par Ségolène Royal.  Elle livre même un petit moment d'émotion personnel en avouant que l'annonce de la candidature deFrançois Hollande "a été une épreuve" et "qu'il a fallu faire un effort sur moi-même pour accepter ça", elle qui a vécu vingt-huit ans avec l'ex-premier secrétaire du PS.

Etrange retournement de l’histoire, puisque ce reportage nous montre, qu’à cette époque si lointaine aujourd’hui, l’ancien premier secrétaire du parti s’en prenait plein la tronche et gratos ; ainsi, Claude Bartolone, tout sourire, explique : "Hollande est une petite entreprise qui fait monter sa valeur pour être vendue à la multinationale de Washington." Autre soutien de DSK, Jean-Marie Le Guen se montre, comme d'habitude, très péremptoire : "Je pense qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'il (Hollande) dépasse la limite. Il était légitime tant que DSK n'était pas candidat. Mais là, franchement. (...) Vous imaginez l'été ? Ségolène, François, Martine. On va êtreridicules." De son côté, Pierre Moscovici enfonce le clou : "Est-ce que la candidature d'Hollande est opportune ? Les primaires ne sont pas un jeu vidéo !"

Et puis, arriva ce 14 mai ; date à laquelle DSK est montré menotté, dans une rue de Big Apple, le regard fatigué et se demandant ce qu’il fait là.

"Comme tout le monde, nous avons été sidérés par ce rebondissement, mais nous avons immédiatement compris que le documentaire prenait alors une autre dimension. Au cinéma comme dans la vie, il faut parfois un peu de chance",raconte Pierre Tourdes.

Ce reportage risque d’être, au delà de son fond propre, une belle leçon pour celles et ceux qui pensent que l’histoire est figée, et que les rebondissements n’existent que dans les romans.