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Le Kiosque aux Canards
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Grand retour de l'insécurité aux tribunes UMP. Et grande gamelle.

 



A quatre jours du deuxième tour, c'est le grand retour de l'insécurité aux tribunes UMP. Hasard du calendrier, deux agressions ont eu lieu contre des policiers ces derniers jours : un policier a été tué par des membre d'ETA, et d'autres ont été caillassé à Epernay (Marne). François Fillon, mercredi 17, a rapproché les deux événements, allant jusqu'à annoncer à tort la mort d'un des policiers d'Epernay.


En meeting de soutien à Valérie Pécresse en Ile-de-France, voilà ce qu'il a déclaré :

« La semaine dernière à Epernay, des voyous ont violemment caillassé des policiers qui procédaient simplement à un contrôle routier. L'un d'entre eux vient de décéder. Caillasser, insulter, vandaliser, tirer, tuer : désormais il semble qu'il n'y ait plus aucune limite pour certains ».


Précipitation à Matignon


En réalité, l'homme donné pour mort par le Premier ministre est grièvement blessé. Et aucun bulletin de santé n'est venu dire que ses jours étaient en danger. Sur place, les syndicats de police dénoncent l'empressement du gouvernement qui, loin de rassurer les forces de police, aurait au contraire sapé un peu plus le moral des troupes -sans compter l'indélicatesse vis à vis de la famille du blessé.


Olivier Balangé, syndicaliste SGP- FO à Reims dénonce ainsi « la récupération sur de l'événementiel sécuritaire » :


« Cette déclaration a un impact très négatif à la fois sur le moral des collègues d'Epernay et sur le moral de sa famille. »
François Fillon s'est très vite « excusé » auprès de la famille du blessé. Mais cette bourde ne tombe pas du ciel : elle trahit la précipitation de la majorité présidentielle, impatiente de relancer le débat sur la sécurité.


Les dernières agressions de policiers médiatisées à droite ne relèvent pourtant pas toutes de la délinquance.


Ainsi, le brigadier-chef tué mardi 16 mars au soir à Dammarie-les Lys (Seine-et-Marne) n'est pas mort sous le feu d'une bande de « racailles ». Il a été abattu par un commando qui tirait avec des armes, dont on a appris depuis qu'elles appartenaient à l'ETA.


Un homme de 27 ans, arrêté après la fusillade, a d'ailleurs reconnu son appartenance à l'organisation séparatiste basque. Ce jeudi, le NanoPrésident en personne s'est déplacé chez la famille de la victime. Le chef de l'Etat doit également rencontrer les collègues du fonctionnaire de police abattu.


Malaise chez les policiers


Accusé de récupération par les syndicats de policiers, Xavier Bertrand, le patron du parti présidentiel continue à réclamer des prérogatives renforcées pour les conseils régionaux en matière de sécurité.


Pas plus tard que ce jeudi matin, il affirmait ainsi sur France Info qu'il trouvait absolument « normal » de s'emparer du sujet en pleine campagne électorale. Et niait toute « récupération politique », quitte à taxer d'angélisme les esprits sceptiques.


Sur le terrain, les fonctionnaires de police sont de plus en plus nombreux à accuser de « trahison » le NanoPrésident qui, lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, était plutôt populaire dans leurs rangs.


Politique du chiffre, conditions de travail et suicides, absence de politique de prévention… Les policiers s'estiment aujourd'hui aussi mal traités par leur hiérarchie que par les médias. Le malaise se mesure désormais dans les chiffres des sondages : en 2006, ils étaient plus de quatre sur cinq à estimer « faire un métier d'avenir ». Trois ans plus tard, ils sont à peine deux tiers à juger que c'est toujours le cas.


Les vieilles recettes semblent être toujours d’actualité pour l’UMP et ses alliés, quitte à choquer les familles des victimes et à rendre le malaise des forces de l’ordre encore plus poignant. Tout est bonn pour faire des voix, tout est bon pour piquer des électeurs au FN, face auquel les UMPistes se retrouvent dans plus d’une dizaine de région.


Quand on a pas de programme, quand les résultats nationaux sont si clairs et si bas, il ne reste qu’à faire les fonds de poubelles.